Non pas le Mal avec un M majuscule, mais juste le petit mal usuel qui pique, qui fait bien mal, qui fait pleurer, qui te fait te demande pourquoi tu te lèves le matin si c’est pour ce genre de choses.
Ce petit mal là se retrouve dans les détails.
Ce petit mal là qui fait que ma chérie ne voulait pas me cacher à sa famille et a donc dit à sa sœur aînée que je suis une femme trans.
Ce petit mal en chacun de nous qui fait qu’elles on eu des propos transphobes, homophobes même pour sa sœur, comme quoi je suis une hybride, que je ne devrais pas exister, que c’est pas bien ce que je suis, que c’est pas naturel.
Sa sœur a d’ailleurs rajouté qu’elle ne comprenait pas le mariage pour tous, que ça ne devrait pas exister. Elle a dit ça à sa sœur, ma chérie, lesbienne… Sa sœur est avocate au passage…
Moi je suis blasée de ce torrent de haine, de cette diarrhée verbale puante. Peut-être que je ne devrais pas, peut-être que je devrais m’indigner…
Mais au final ce qui moi m’a fait mal dans cette histoire, ce ne sont pas les critiques incessantes envers moi, ou la haine non. C’est d’avoir ma chérie au téléphone en pleur parce que c’est elle qui a pris de plein fouet cette haine dirigée contre moi, contre le fait que j’existe, juste parce que j’existe en fait.
Alors que ces personnes ne me connaissent pas, ne m’ont jamais rencontrée.
Et cette fois je me suis énervée, j’ai demandé à ma chérie de mettre le haut-parleur quand sa mère était là et je l’ai traitée de monstre à cause de ce qu’elle avait fait à sa fille.
Ici le monstre ça n’est pas moi, ça n’est plus moi, je ne l’ai jamais été en fait. C’est l’intolérance, l’étroitesse d’esprit dont ces deux personnes ont fait preuve, cette haine sortie de leur éducation catholique, cette haine sortie de leur peur.
En général je me contente de leur renvoyer à la figure ce qu’on m’envoie. Je n’ai aucun regret de l’avoir traitée de monstre, de mal usuel, même pas de grand mal dont on ne doit pas prononcer le nom.
Non juste le petit mal qui faisait dénoncer ses voisins pas de la même religion, qui les faisait asphyxier et brûler, ce petit mal marron qui se cacher sous la haine, ce petit mal présent en chaque personne. C’est le petit mal capable de condamner sur des idées.
Je ne le crains plus, j’y ai été confrontée tellement de fois… Mais j’aurais voulu l’épargner à celle qui sera ma femme pour très longtemps, j’aurais voulu lui garder un peu de cette innocence.
Je lui ai présenté mes excuses d’être un fardeau pour elle, de ne pas être si bien que ça, je lui ai présenté mes excuses d’être née dans le mauvais corps.
Je lui ai présenté mes excuses d’être moi.
Peut-être n’aurais-je pas dû présenter mes excuses puisque je ne suis pas la fautive et que c’est elle la victime. Ses deux bourreaux elles ne regretteront rien je pense, peut-être même pas de la perdre tellement elles sont sûres de leur bon droit de haïr.
J’ai fini d’être une victime pour ma part, je l’ai fini il y a bien longtemps quand j’ai décidé de me battre.
A toi ma chérie, je te protégerai du mieux que je peux, je t’en fais la promesse.
Je ferais aussi en sorte que tu deviennes fortes afin de pouvoir te protéger toi même.
On va se battre contre ce mal usuel, systématiquement.
Je t’aime
Sand
pleins de pensées douces en rempart aux cons 😉
Christelle
P**** de B**** de M****… en arriver à devoir s’excuser d’exister… je pense que je vais contrer ça avec un câlin de licorne et des ronrons de mes chats pour toi et ta chérie…
<3