Je cite une amie, Pauline :

J’en vois plein, beaucoup, pas forcément pour l’autisme, sur tous les troubles mentaux en général.

« Non mais on est tous un peu bizarres, tout le monde est malade, hein ».

Non.

Non, juste non.

Demande à la famille, aux aidants, si ça leur fait ça avec tout le monde de devoir gérer des crises de paranoïa à côté de toi quand tu conduis, des attaques de panique dans la cuisine et des mails délirants de conseils médicaux absurdes à la place des vœux de bonne année.

Demande aux conjoints s’ils estiment normal de se faire blesser la nuit au milieu des cauchemars et de devoir tout expliciter en permanence pour ne pas nourrir des phobies ou des délires.

Demande aux amis pourquoi ils s’inquiètent quand ils se font sauter à la gorge sans raison, quand la personne semble disparaitre devant eux ou quand elle répond à quelqu’un qui n’est pas là.

Les gens trouvent ça cool d’être « taré » parce que derrière ça peut leur servir de prétexte pour se comporter comme des cons.

Les troubles mentaux, c’est pas cool.

C’est devoir chercher le courage et la force de gagner toutes les batailles dans une guerre perdue d’avance.

Pauline D.

Je rajouterai:

C’est devoir se contrôler h24 pour ne pas péter un câble et faire en sorte de ne pas blesser les gens que tu aimes, quand tu peux…

C’est devoir annihiler une partie de toi sous peine d’être pointée du doigt.

C’est devoirs essayer d’avoir une volonté plus forte que la dépression pour ne pas craquer.

C’est savoir que certaines choses que tu vois, sens ou ressens n’existent pas.

C’est tenter de se comprendre alors qu’il n’y a jamais eu de manuel.

C’est tenter de passer sur les crises d’agressivité qui te viennent comme ça…

C’est devoir comprendre que tu as merdé et tenter de présenter tes excuses. C’est savoir que tu VAS merder à un moment ou un autre peu importe ce que tu fais.

C’est tenter de survivre chaque jour pour tes amours parce que tes relations sont les chaines que tu as volontairement enroulé autour de toi. C’est supporter de vivre parce que des gens dépendent de toi.

C’est de l’abnégation.

Des fois, on a juste envie de pleurer et les larmes ne viennent même plus