Larmes d’automne

Les feuilles autrefois vertes sont déjà tombées
Et le soleil d’été s’est couché
Mêlé de couleurs, d’or, de pourpre et de gris
Mais les arbres nus me semblent aigris
Et je sens intensément les larmes couler
Devant toute cette morbide beauté.

Souffre, mon enfant devant ces arbres décharnés
Élevant leurs branches au ciel d’un geste désespéré
Se reflétant sur le chemin moiré des feuilles
Tel un tapis rouge destiné à ton accueil.

Sois attentif, mon enfant, aux gémissements
Des âmes des arbres dans leurs branches
Ceux-ci te veulent depuis longtemps
Ces cadavres décomposés veulent leur revanche
Pour tes larmes de sang, tes larmes d’automne
Qui leur font sentir une douleur monotone.