Séléné

La mort m’appartient, m’appartient pour toujours
Douce possession qui m’accompagne
Présence sucrée qui effraie
Le soleil me fait fuir et le reste m’échappe
Et bien que la lune soit une douce amie
Les rêves m’assaillent et me torturent
Main dans la main je marche au côté du destin
Faites que je dorme, que je repose, que je meurs
Mon lit est un doux catafalque, sur lequel veille Séléné
La mort m’appartient, m’appartient pour toujours
C’est une passerelle vers l’infini, nous rapprochant de notre néant intérieur
Faites que je dorme, que je repose, que je meurs
Ne crains pas la mort mais la vie que l’on te force à subir
Le soleil me fait fuir et le reste m’échappe

Séléné…

Pâle visage entouré de cheveux de feu
Femme inaccessible et cependant bien visible
Pour qui endymion fut endormi.
Plonge-moi aussi dans un sommeil éternel
Afin de conserver toute la perversion de mon être

Le monde s’évanouit vers le noir
Séléné veille sur mon être
Dans un dernier sursaut je caresse sa joue de pierre.
Et le soleil me trouve, bras tendu vers l’ancienne lune rousse
Rigide et blanc.
Désormais je veille à ses côtés