Un théâtre plongé dans l’ombre.
Une petite zone éclairée faiblement au centre.
Et au centre, aussi, se tient un ange déchu, devenu humain, trop humain
Ses ailes sont brisées et les plumes noires.
» Un ange est un être immortel et les souvenirs sont toujours présents « .
Autour de lui, un homme, une femme
L’ange est enchaînéné et subit sans un cri leurs assauts, il n’a plus de voix
Il aime et déteste l’homme, la femme
Deux avatars de son imagination, qui sont là pour le torturer encore et encore, pour lui faire sentir ses péchés.
Ils ont commencé par les ongles, les arrachant un à un.
Armés de leurs lames plus tranchantes que l’amour, ils ont parcouru son corps en gravant au plus profond de sa chair le fait que l’amour soit un leurre.
L’homme et la femme sont des reflets de sa souffrance, qu’il s’inflige à lui-même
Hérissé d’aiguilles d’où perlent des gouttes de sang
Ce n’est pas suffisant, il veut souffrir encore.
Hélas, un ange est immortel
D-un commun accord, les yeux lui furent crevés, arrachés et jetés par terre pour qu’ils pourrissent sur place
Et toujours ce n’est pas suffisant
La farce dure
Ils firent pleuvoir des larmes sur ses plaies, afin que la souffrance soit éternelle
Les tendons coupés, il tomba à genoux, et malgré la douleur, l’amour était pire encore
Et il aimait
Et il détestait
L’homme et la femme sourirent et lui ouvrirent les veines.
Le sang aux pieds de l’ange formait un miroir, mais il ne pouvait plus voir sa propre image
Celle d’un ange déchu par l’amour
Et la musique lancinante fend l’air de ses notes aigrelettes
… Et mon cœur encore une fois brisé d’une amourette
……Se hait encore et encore… et souhaite voir s’exsuder le flot rouge à tout jamais
……… Et les mots sonnent creux, comme l’odeur du vent d’un mois de mai…
Mais ce n’était pas suffisant
Ils sourirent de nouveau et une rose noire apparu dans son cœur
Se gorgeant de son amour, de sa haine
Et fut forcée de fleurir
La douleur devint une amie éternelle
La rose resplendissait de mille feux
Avant de se faner, encore plus sèche que ses joues
Et le cycle recommença
Et l’ange hurla
Il eut l’éternité pour cela